Lauréats 2015 du Prix de la Jeune Écriture Francophone Stéphane Hessel

Le prix lancé par l'Alliance Francophone et RFI  a récompensé, lors du Salon international du livre de Paris :
Catégorie "Nouvelle" : - Steve Leolin Guimfac Mekoudja :"Tala Ngai" (21 ans, Allemagne)
Catégorie "Poésie" : - Dzifa Gbeglo : " La force de croire" (24 ans, Togo

 

Je m'appelle Steve Mekoudja, jeune camerounais âgé de 21 ans. J'ai fait mes études primaires à Yaoundé, puis mes études secondaires dans le très réputé Lycée du Manengouba de Nkongsamba. Après l'obtention de mon baccalauréat scientifique, j'ai décidé de faire mes études supérieures en Allemagne. Je suis actuellement en deuxième année de Bachelor en informatique technique à l'Université technique de Berlin. Je suis par ailleurs un très grand consommateur de littérature, surtout de littérature africaine. Aussi, j'aime écrire des poèmes, des nouvelles, depuis mon enfance.

Dans l'optique d’améliorer mon écriture, et de partager mes expériences culturelles, j'ai créé en novembre dernier un blog intitulé  Le blog de Steve-Léo dans lequel je fais des chroniques de livres et d'albums. Mes auteurs préférés sont Mariama Bâ et Camara Laye. Mon livre préféré : Une si longue lettre de Mariama Bâ ».

« Lorsque j'ai pris connaissance du thème du Prix Stéphane Hessel de cette année   « L'exaspération est un déni de l'espoir » , il était clair pour moi, que j'allais écrire sur le viol des femmes au Congo. Parce que je suis révolté par ce qui ce passe aujourd’hui  au Congo. Parce que je pense que c'est inacceptable que le monde se taise face à ces crimes. Parce que les femmes sont nos mères et que les violer, les tuer c'est tuer la famille, c'est briser l'équilibre social et économique d'un pays, voire de l'Afrique dans sa totalité. Le prix Stéphane Hessel représentait pour moi non seulement une chance de rendre hommage à ce grand écrivain qu'était Stéphane Hessel mais aussi un tremplin pour pouvoir enfin crier ma colère, pour rappeler au monde que la situation du Congo nous concerne tous. Tala Ngai est le cri d'une mère à qui il est arrivé la chose plus cruelle  qui peut arriver à une femme. C'est le désespoir d'une mère blessée dans sa chair.

 

Tala Ngai veut simplement dire en lingala regarde-moi…

 

Des enfants naissent de ces viols. Des enfants innocents. Des enfants qui seront rejetés. Ces mères arrivent-elles à regarder leurs enfants dans les yeux ?Arrivent-elles à leur donner de l'amour ?

La réalité c'est que ces viols massifs dissimulent des enjeux politiques. Le nombre de femmes violées au Congo  par an est chiffré à 400 000. Terrible ! Il est grand temps de faire quelque chose. Tala Ngai est donc mon arme contre le viol et l'injustice ».

 

 

 vb