Stéphane Hessel, parrain du concours Club RFI - Alliance Francophone

Stéphane Hessel est né en 1917, à Berlin, d’un père, Franz, membre de la grande bourgeoisie juive polonaise émigrée en Allemagne et ayant fait fortune dans le commerce des grains, partiellement convertie au protestantisme luthérien, et d’une mère, Helen Grund, fille d’un banquier prussien et protestant. Son père, dès son plus jeune âge, le voue aux lettres, aux langues et aux études de l’Antiquité grecque. Sa mère, qui dessine et peint, notamment, est l’héroïne de Jules et Jim, le fameux roman de Henri-Pierre Roché, ami de son père (roman qui sera "illustré" au cinéma par François Truffaut).

Immigré en France en 1925, bachelier à 15 ans, reçu à l’Ecole Normale supérieure et naturalisé français en 1937, époux, en 1939, de Vitia, une jeune juive russe, la fille de Boris Mirkine-Guetzevitch, un célèbre professeur de droit constitutionnel

Etre né le 20 octobre 1917 à Berlin est déjà le signe d’un destin. Etre inscrit à l’école communale de Fontenay-aux-Roses en 1924 sans parler un mot de français et sortir normalien à la veille de la guerre n’est pas un parcours ordinaire. Etre parmi les premiers arrivés à Londres pour rejoindre la France libre et se retrouver plongé au cœur de l’action secrète dans le BCRA du Colonel Passy n’est pas un itinéraire si fréquent en tout cas pour un natif de Berlin naturalisé français en 1937. Etre élevé bien plus tard à la dignité d’ambassadeur de France avec une telle origine est pour le coup un formidable pied de nez à ces nationalismes qui ont déchiré l’entre-deux-guerres. Etre arrêté par la Gestapo à Paris en juillet 1944, envoyé dans les camps de Buchenwald, Rottelberode et Dora, s’évader trois fois pour retrouver Paris, pile le 8 mai 1945, ce n’est pas seulement avoir été au rendez-vous de l’Histoire mais aussi avoir pu voir au plus près cette barbarie humaine dont tous ses engagements ultérieurs viseront à prévenir la répétition. Etre partout sans être enfermé nulle part, ce pourrait être la devise d’un homme qui a toujours cultivé le goût et le refuge de la poésie qui libère l’imaginaire et amène cet incroyant au seuil qui sépare le visible de l’invisible. (Témoignages pour l’histoire un livre de Stéphane Hessel et Jean-Michel Helvig - Editeur : Fayard - 9/4/2008)

« Un honnête homme du XXIème siècle.. »

Prisonnier évadé en 1940, il rejoint le général De Gaulle à Londres en mai 1941. Engagé dans les Forces aériennes françaises libres il obtient, en mars 1942, la qualification de navigateur sur bombardier mais c’est dans le Bureau de contre-espionnage, de renseignement et d’action (BCRA), chargé d’informer l’état-major britannique, qu’il entre. Sa femme Vitia le rejoint en novembre 1942. En mars 1944 il est envoyé en France pour une mission de cents jours (la mission Greco). Le 10 juillet 1944 il est arrêté par la Gestapo et envoyé à Buchenwald en août où, en novembre, il bénéficie d’un complot qui lui permet d’être chef comptable au camp de Rottleberode. En janvier 1945 sa tentative d’évasion ayant échouée il est envoyé à Dora, le camp où sont fabriqués les V-1 et V-2. Le 4 avril il s’évade et rejoint les américains. Il est à Paris le 8 mai 1945.

Admis, en novembre 1945, au concours des Affaires Etrangères, Stéphane Hessel fait toute sa carrière, jusqu’en 1985, dans la diplomatie, tout en étant, sous la 4ème République, l’un des proches collaborateurs de Pierre Mendes-France, connu à Londres en 1943. Stéphane Hessel a notamment participé à la rédaction de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme de 1948 (...). Il est aussi connu pour ses prises de position concernant le problème des sans papiers et le conflit israélo-Palestinien  ainsi que pour le célèbre manifeste Indignez-vous ! paru en 2010.

 

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